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Promis, bientôt des articles 100% sans nian-nian-teries.

Il est toujours aussi détestable. Enfin, les côtés « je couche avec une fille différente tous les soirs depuis 10 jours », et « je t’épouse en avril si tu perds 8 kg », en moins pour le moment. Et toujours aussi aimable. Enfin, les côtés « j’ai peur que tu vois d’autres garçons », ou « je te parle sur gmail, je t’appelle, je pense à toi » en plus.

Je suis devenue accro au sport. Je sens mon ventre durcir. C’est assez effrayant. Le premier qui fait le lien avec les 8 kilos susmentionnés, je le démonte. (wesh).

Et l’année prochaine, si je partais à Shanghai ?

Et on continue à se vouvoyer de temps en temps. "J'ai rêvé de vous", c'est tellement plus joli que "j'ai revé de toi".

Et mon nouveau petit ensemble darjeling est tellement beau que j'ai envie de le montrer à tout le monde.

Et il me demande si je suis amoureuse

Arriver à la gare de Versailles, monter dans sa voiture et lui dire "gare toi quand tu peux, j'ai envie de faire l'amour ici et maintenant." Repartir vers le ciné dans une voiture pleine de buée.

Aller au ciné et se tenir la main, comme quand on avait 14 ans. Et se serrer contre lui pendant les scènes kifontropeur.

Faire l'amour de retour chez lui et se poser mille questions existentielles sur l'homme parfait, la femme parfaite, et savoir si nous deux, çà va durer. Finalement, s'endormir en se murmurant des mots tendres à l'oreille. Se réveiller étonnée d'être encore dans ses bras.

Et l'embrasser, l'embrasser encore et encore.

Parce que, finalement, j'aime les clichés.

Et aujourd'hui, il m'a invitée à dormir près de lui. Pas à coucher. Juste venir dormir avec lui.

J'avais oublié quelle sensation çà faisait.

La looseuh initiale - suite

Je le déteste. Il me fait mal et il m’énerve.

Après une nuit formidable (voir post précédent), il m’a réveillée avec des baisers, entrecoupés d’un « au fait, j’ai d’autres rencontres Adopte de prévues, je te raconterai », glissé dans un soupir. J’ai gardé le soupir bien au fond de moi-même et j’ai oublié les baisers pour aller sous la douche. Seule. Encore seule. (Pas de pathos là-dedans, juste une constatation. Et je préfère être seule qu’avec un idiot).

Pendant que je profitais de la caresse de l’eau chaude qui me glissait dessus sous la douche, je me disais que oui, le beau garçon de la veille redevenait crapaud glauque. Ça ne pouvait pas marcher. Mais qu’est-ce que j’ai pu être bête. Plus tard dans la matinée, il me proposait un plan à trois. Plus tard dans la soirée, on ne se parlait plus.

Un week-end passe. Un week-end entier à le détester. C’est long deux jours à détester quelqu’un. Enfin, détester, c’est la version officieuse, la version officielle, c’est deux jours à ne pas penser à lui, et à le jeter aux oubliettes. Mais quand on fait le geste de jeter aux oubliettes quelqu’un, de manière répétée, et appuyée, eh bien, c’est bête mais on ne l’oublie pas.

Le lundi soir commence alors la grande engueulade. Le combat a lieu à coups de :

« Mais j’ai envie de plus qu’un plan cul avec vous, mais en rentrant la dedans, j’ai l’impression d’abandonner toutes les autres fiches de nanas sur adopteunmec.

- Eh bien très bien, amusez vous avec les fiches, moi, ça ne m’amuse pas de participer à la compétition.

- Mais vous êtes hors compétition. »


On se déteste, et on se plait. On finit par se dire qu’on a envie de se voir, qu’il a envie de ne plus avoir envie de voir d’autres nanas d’adopteunmec.

J’attends deux jours, et, un matin, après quelques banalités d’usage sur google talk, je balance un : « au fait, je vois un rocker d’adopteunmec ce soir ». Commence alors la deuxième engueulade. Il est jaloux. Ça faisait 4 ans qu’il n’avait pas été jaloux paraitrait-il. M’imaginer gémir, les cuisses écartées autour d’un autre, ça lui donne mal au ventre. Il a envie de me dire qu’il arrêtera de courir la gueuse. (On notera qu’il a envie de le dire mais ne le dit pas).

Le rocker, je devais le voir, mais j’ai repoussé. Je n’ai pas envie de le voir. J’ai envie de voir cet idiot, là, celui qui joue avec moi. Si je lui ai dit que je voyais le rocker ce soir, c’était pour tester sa réaction, et possiblement qu’il comprenne ce que ça me fait quand je l’imagine draguer. Et baiser. A droite. Et à gauche.

Je pensais que ça avait marché. J’allais lui envoyer un sms pour lui dire que je ne passerai pas la soirée dans les bras d’un autre. Quand il m’appelle pour me demander mon pseudo adopteunmec, car il veut montrer ma fiche à une « jeune femme ».

J’en déduis donc qu’il me prend pour une conne, car mon pseudo, il le connaît très bien et il peut le retrouver tout seul sans me le demander. Il avait juste envie de lui aussi me rendre jalouse. Ce qui a marché.

Le jeu est lancé. Je le déteste.

C'est la looseuh finale

Il était assis en face de moi. Au restaurant. Il riait. Quatre œufs à la coque entre nous deux, et il me regardait droit dans les yeux en fronçant du nez. Et il n’arrêtait pas de bouger.

D’abord, j’ai cru qu’il ne servait à rien. Qu’il serait un nouveau plan loose. (Oui, car je suis devenue une pro du plan loose.) Je suis partie dîner avec lui avec mon imperméable anti-loose sur moi. Je regardais les stations défiler dans le train. Et j’imaginais un diner ennuyeux. Chacun faisant son auto promo. Chacun regardant en cachette sa montre. Chacun se concentrant sur sa bavette pour la finir au plus vite. Et trouvant soudain un vif intérêt dans (au choix) la météo, les frites, la baisse du pouvoir d’achat. Et puis, après ce diner miteux, il me proposerait d’aller chez lui. Etant une faible femme (vraiment ?), et souhaitant voir jusqu’où la loose pourrait aller, je dirai oui. On montera chez lui. Un appartement triste, avec un paquet de céréales oublié sur une table à tout jamais (ou presque), et des serviettes sur les fenêtres pour cacher la lumière du matin. Il aurait posé ses mains pâteuses sur moi. Aurait enfourné sa langue baveuse dans ma bouche. Et on aurait couché ensemble. Ou pas. Mais la nuit aurait été laborieuse.

J’en étais à imaginer le petit matin à fuir le regard l’un de l’autre et son haleine fétide, et surtout à me dire que tout çà ne devait pas m’atteindre. Que le bonheur est ailleurs. (Où d’ailleurs ? en tous cas, pas là). Et qu’il n’y a rien de grave. Que je survivrai comme d’habitude et que j’oublierai tout ça bien vite.

Et j’arrive à la gare de Versailles. Il fait froid. Il est en retard. Un sms « Une minute de retard pour moi. Ne partez pas, je vous prie. » Oui, car on se vouvoie. On se vouvoie toujours d’ailleurs. Je trouve çà délicieusement old school et je préfère mille fois lui dire « je vous emmerde » que « je t’emmerde ». J’attends, j’ai froid, je sautille sur mes bottines à talons hauts (low boots pour être précise et à la mode, ce qui n’est pas négligeable. Ou pas ?).

Et il arrive. Je m’enfourne dans sa voiture chaude. Je n’ose pas le regarder. Rien ne sert d’être déçue trop vite. S’il a une sale tête, j’aurais tout le diner pour le découvrir.

On en revient justement au diner, pendant lequel j’étais en train de le regarder s’agiter sur sa chaise, me fixer bigrement profondément et froncer le nez. Eh bien, bizarrement, il était sacrément beau. Pas la beauté fatale. Mais des yeux bleus scandaleux et des cheveux blonds pour aller avec. Un ensemble harmonieux. Et musclé. Le tout empaqueté dans une jolie chemise.

Bon, j’aurais encore pu m’en tenir à mon plan loose si en plus il n’avait pas eu un peu plus qu’un semblant d’intelligence. Ou pas d’humour. Ou une capacité d’écoute proche de zéro. Mais non, la conversation était (oserai-je le dire ?) stimulante. Entre humour, séduction et conversations intéressantes, j’étais un peu déboussolée. Ça ne rentrait plus dans mon plan. Et j’avais pas prévu de plan B. Qui pourrait imaginer que ça se passerait bien ?

Alors on a continué et la soirée a filé à une vitesse incroyable. Alors il m’a ramenée chez lui pour boire un dernier verre. Il m’a montré son chez lui. Sans paquet de céréales en détresse sur une table en plastique. Non, mais des tables en béton, qu’il fait lui-même. Et on continue à parler. Cet idiot joue à me tourner autour. Il s’assoit à coté de moi, met sa main sur mon genou. Une main ferme et chaude, d’ailleurs. Puis il se lève, va à son bureau chercher quelque chose, revient, s’assoit plus loin. Je le déteste.

« Je préfère quand c’est les filles qui craquent en premier. » Moi ? Craquer ? Mais c’est pas mon genre.

Il sait que j’ai envie de l’embrasser et je sais que lui aussi a envie de m’embrasser. Mais merde, on avait prévu de tout rater. Je me dis que rien n’est perdu, tout peut encore arriver.

J’aime son jeu mais j’aime encore plus quand il m’embrasse. Qu’il me monte dans sa chambre en forme de mezzanine suspendue au milieu de nulle part. Quand il me parle des pièces noires d’Anouilh. Quand il me demande « ça te dérange pas de coucher avec quelqu’un qui n’a pas d’idéologie politique sur le couple ? » (Oui, il est au courant du marxiste léniniste et de sa conception « marxiste » du couple).

Et quand il m’embrasse, je fonds. Entre deux baisers : « putain, merde, mais tu me plais. – Merde, mais toi aussi tu me plais. » Etonnés tous les deux, et vulgaires tous les deux, on s’embrasse le cerveau cogné par cette idée incroyable : on se plait. Vraiment.

Reste à savoir comment il a fait pour que je le déteste dès le matin en me réveillant le lendemain. Puis les 3 jours qui ont suivis. Puis pour que j’aie de nouveau une envie de le voir qui me brule la poitrine. Mais tout ceci n’est pas du teasing.

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