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Verlaine, les malabars et moi

Cédant à mon (double) Bettie-centrisme, en lisant une biographie de Verlaine, je me suis mise à m’identifier à lui. Moins le talent, moins la testostérone. Mais avec la lâcheté, avec la bisexualité, avec le caractère bi-goût (ce qui me fait également un point commun avec certains malabars aussi).

Le caractère bi-goût, c’est cet attrait fondamental pour le coté obscur de la force. Cette envie d’explorer le malheur et d’explorer la débauche. Cette envie de démesure, d’extraordinaire. (Je me dis souvent que c’est mon coté adolescente pas finie.) Et l’autre goût du malabar, c’est le parfum Dior de l’étudiante en école de commerce, l’odeur de savon de Marseille de ma petite vie bien réglée par mes habitudes de grand-mère.

Le caractère obscur de la force a été incarné par le Grand Dandy avant-hier.

Le Grand Dandy, il est grand (1m87) et il se dandine dans des pantalons très chers qui lui moulent ses jolies fesses. Il est parfois superficiel et il aime me regarder avec un petit sourire méprisant. Il aime l’amour courtois. Et l’amour charnel. Surtout l’amour charnel.

Le Grand Dandy, il a une amoureuse. Mais c’est un dandy, c’est un libertin. Alors il a eu envie de me faire l’amour. Et comme moi aussi, on a fait l’amour. J’aimais bien quand il me soulevait dans ses bras musclés. Et puis, le Grand Dandy m’a emmenée dans un hammam libertin. Il faisait chaud, tout le monde était nu, et j’ai adoré sentir mille mains sur ma peau en même temps. J’ai adoré sentir que je pourrais me perdre ici.

Et puis, le Grand Dandy m’a dit « tu sais, dans un autre contexte, j’aurais pu tomber amoureux de toi ». Et puis, le Grand Dandy a oublié de répondre à mes sms alors qu’on venait de se voir pour faire l’amour. Et çà m’a rendue triste. Alors j’ai décidé de ne plus voir le Grand Dandy, et par la même occasion, d’arrêter d’aller dans ce hammam délicieux. J’ai décidé que j’avais envie de ressentir quelque chose et qu’on ressente quelque chose pour moi pour donner mon corps.

Avant-hier, le Grand Dandy m’a dit qu’il était à Paris. Qu’il avait envie de me voir. Et d’aller avec moi dans ce hammam. Et d’emmener avec nous une de ses magnifiques amies lesbiennes qui m’aime bien. Il me connaît et il fait appel à mon coté Verlaine débauché.

Heureusement, j’ai été sauvée par mon ami l’Auditeur Ventriloque qui m’a invitée à dîner et m’a ainsi donné un prétexte pour refuser la soirée de débauche. On a parlé de nos rêves, de Verlaine, de la wii, de Houellebecq, de régimes, du sens de tout ça. C’était vachement bien. Et pourtant, j’utilise pas souvent le mot vachement.


En cadeau, de nouveau un poème de Paul. (Oui, maintenant, je l’appelle Paul, on est devenus proches à force de prendre le RER ensemble tous les jours…)


Et vous voyez bien que j’avais raison

Quand je vous disais, dans mes moments noirs,

Que vos yeux, foyers de mes vieux espoirs,

Ne couvaient plus rien que la trahison.


Vous juriez alors que c’était mensonge

Et votre regard qui mentait lui-même

Flambait comme un feu mourant qu’on prolonge,

Et de votre voix vous disiez « Je t’aime »


Hélas ! on se prend toujours au désir

Qu’on a d’être heureux malgré la saison…

Mais ce fut un jour plein d’amer plaisir

Quand je m’aperçus que j’avais raison !


Aussi bien pourquoi me mettrai-je à geindre ?

Vous ne m’aimiez pas, l’affaire est conclue,

Et, ne voulant pas qu’on ose me plaindre,

Je souffrirai d’une âme résolue.

Verlaine

(Je préfère taire le contexte de ce poème, qui n’est pas à l’honneur de Verlaine…)

4 commentaires:

Elle est trop bien la tisane Ligne Svelte pour peu que tu alternes avec Digestion Légère, t'es la reine !

5 juin 2008 à 18:45  

Merci pour le conseil ! je m'y mets dès demain !^^

5 juin 2008 à 23:45  

Ô mais ! constamment, je me retrouve là

Las de cette situation que j'envie !

Et que j'en meurs que ce temps à l'aimer

Combien, doutant à se croire, n'est-elle prête ?



Que d'espoirs en espoirs, je suis sa vague

Qui un jour en plein coeur la troublera !

M'évanouissant d'ici par moment,

À manier, animer, elle me ranime !

6 juin 2008 à 00:11  

Merci pour ce beau poème.

9 juin 2008 à 16:52  

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